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Conférence sur l'éducation à Panchgani

Datum

Du 8 au 12 janvier 2024, des éducateurs de partout sur la planète ont suivi un cheminement transformateur au centre des conférences d’Initiatives et Changement d’Asia Plateau, à Panchgani, en Inde. Iman AlGhafari s’y est rendue avec un groupe du Liban. Vous trouverez ci-dessous ses réflexions portant sur cette rencontre axée sur la transmission des valeurs.

Réflexion et inspiration

En principe, l’éducation nous libère de notre ignorance, de nos préjugés et de notre orgueil. C’est là une définition de l’éducation et aussi une formule de guérison sur les plans individuel et collectif.

L’ignorance ne découle pas d’une absence d’information, mais d’une absence de connaissances et de prise de conscience. Nous devons nous sonder profondément et en apprendre plus sur le tissu dont se compose notre société, non seulement pour garder notre pays d’un éventuel étranger qui voudrait y semer la division, mais également dans le but de nous connaître, ainsi que nos motivations. (S’il existe diverses nations et tribus, c’est afin qu’elles apprennent à se CONNAÎTRE.) Est-ce qu’on se connait assez bien, de même que les autres, ou avons-nous opté pour le statut de victime afin de nous exonérer de toute responsabilité personnelle?

Quelles connaissances acquérir pour nous libérer? Ces connaissances pourraient-elles nous affranchir des stéréotypes, de l’orgueil et de la haine dont nous avons hérité?

De quelle manière l’éducation pourrait-elle guérir les blessures du passé et apporter joie et espoir aux générations futures?

Mes objectifs :

1 — Grandir en tant que personne. À moins que je me connaisse, je ne peux apprécier l’univers et le monde qui m’entoure. À moins de guérir, je ne peux offrir de solutions justes, authentiques et objectives. Quel genre d’énergie est-ce que je crée? L’écoute intérieure constitue un outil merveilleux pour favoriser la guérison, élaborer des plans et entreprendre des actions.

2 — Utiliser les compétences et l’information partagée lors des réunions. Les appliquer dans les écoles, en souhaitant que ces programmes soient largement adoptés.

Ce que je veux apporter à ma famille, à ma communauté, à mon pays et au
monde :

1 — Pour contrer la violence, il faut en reconnaître la source en soi, à la maison, à l’école, dans la société. Il est impossible de la faire disparaître, mais nous pouvons semer la sécurité intérieure, l’amour inconditionnel, l’honnêteté, la pureté du cœur et l’altruisme au moyen de l’écoute intérieure que nous avons pratiquée dans les classes, ainsi que par des questions et des activités. La violence n’a pas seulement une dimension physique, mais aussi verbale. Celle-ci se montre dans les communications quotidiennes, les moqueries et l’intimidation qui révèlent l’insécurité dissimulée en nous.

2 — Osons rêver grand et commençons en faisant de petits pas. J’ai appris à planter un arbre à la fois en attendant qu’une forêt en résulte.

Je veux retourner à mon école publique du primaire et y rencontrer le directeur. Je dois l’écouter me parler des difficultés qu’il affronte et mettre en œuvre certaines des méthodes apprises lors des réunions. Si j’y réussis, j’aurai répandu une bonne nouvelle. Il y a plusieurs manières de s’y prendre.

Les idées qui m’ont marquée :

- L’idée d’un programme d’échange entre la ville et les banlieues me plaît. Les écoles publiques et privées de Damas ont besoin d’une telle initiative, car il existe un immense écart social entre les deux. (En raison de la guerre, beaucoup d’écoliers ont fui leur village pour aller à Damas.)

- En plus, nous pourrions appliquer l’approche d’une tribu autochtone de l’Afrique australe pour gérer les mauvais comportements par des moyens non violents. La tribu se réunit pendant trois jours autour du fautif pour lui rappeler tout ce qu’il a fait de bien au lieu de l’isoler et de lui reprocher ses agissements. En apprenant à nous concentrer sur ce qu’il y a de bon en chacun, nous permettons à l’autre de reconnaître ses erreurs.

- Les enseignants et les mères portent une immense responsabilité lorsqu’il s’agit de favoriser la paix intérieure, la confiance, la créativité et l’espoir chez les enfants. Par conséquent, ces personnes devraient pouvoir s’intégrer à des Cercles de paix, où on leur fournirait les moyens d’exercer une influence positive sur la jeunesse. On a tenté cette expérience à la Damascus Academy School; par ce programme, on a établi des liens qui demeurent. Par l’entremise du programme Créatrices de paix, des gens ont pu parler de leurs soucis et trouver ensemble des solutions, en plus de former un réseau social équilibré. La paix intérieure facilite la créativité et la pensée critique.

- Le comportement est contagieux. Au Moyen-Orient en général et en Syrie en particulier, la population a besoin d’espoir, d’être entendue et de vivre dans une paix véritable. En même temps, nous devons nous concentrer sur le pouvoir de chacun et faire confiance à la communauté. Nous pouvons transporter des montagnes si nous remplaçons notre ego par la foi et agissons dans le présent.

Merci à Asia Plateau de nous avoir ouvert ses portes.

Prenons conscience de l’énergie que nous déployons, des mots que nous disons et des sentiments que nous propageons, car par eux, nous créons une réalité. Prenons conscience de notre univers intérieur.

Iman AlGhafari