Visionnez l'enregistrement du cercle sur youtube.
La « crise d’Oka », à laquelle on donne aussi le nom de « résistance de Kanesatake », avait pour origine un différend territorial entre la communauté de Kanienkeha’ka et la Ville d’Oka, au Québec. Elle a débuté le 11 juillet 1990, s’est terminée le 26 septembre 1990 et a fait deux morts.
Voici un bref aperçu de l’activité. L'événement s’est déroulé principalement en français avec une interprétation en anglais, ce qui fut une bonne expérience pour I&C Canada ! Plus d'un tiers des participants inscrits à l’événement étaient francophones, ce qui représente une plus grande participation francophone que nous n’ayons jamais vu auparavant, et témoigne de notre engagement à continuer de fournir notre contenu en français et en anglais pour aider à construire des ponts entre les gens. Pour se préparer à l’événement, les participants ont été invités à visionner le documentaire Kanehsatake,270 ans de résistance sur YouTube.
La facilitatrice invitée de la soirée fut Marie Émilie Lacroix, innue, native de Mashteuiatsh au Québec, qui vit sur la rive sud de Québec. Marie Émilie est activement engagée dans le Projet Bâtir la confiance qui est mis en œuvre au Québec depuis 2019 en collaboration avec I&C International.
La soirée sur la crise d’Oka fut une bonne opportunité d’entendre le témoignage écrit par Richard Weeks d’Ottawa sur la façon dont Initiatives et Changement Canada s’est engagé avec les Kanienkeha’ka avant et après la crise d’Oka de 1990. De nombreuses actions ont été engagées notamment l’accueil de la troupe Chant de l’Asie à Kahnawake en 1976 ; visite à la communauté à différents moments ; apporter quelques provisions à la communauté Kanienkeha’ka par bateau lors du blocage du pont Mercier ; recherche des voies de dialogue significatif avec les autorités ; et visite de Laurent Gagnon, responsable d’I&C au Québec, à Caux en Suisse, avec deux femmes Kanienkeha’ka. Lors de cet événement, il y a eu une confrontation entre ces deux femmes Kanienkeha'ka et Laurent Gagnon qui ensuite a conduit à une profonde réconciliation entre Laurent, un Québécois, et ces deux femmes autochtones.
Dans sa présentation, Marie Emilie a fait voyager les participants dans le passé pour arriver au présent en passant par la crise (qu’elle préfère appeler ‘la résistance’) d’Oka. Selon Marie Émilie, le titre de cet événement a du sens dépendant du point de vue où on se place. Du point de vue autochtone, c’est une résistance parmi d’autres qui ont eu lieu dans le passé mais qui n’ont pas été publicisées alors que pour le Québécois, la crise a été un moment difficile, de perturbation sociale notamment avec le blocage du pont Mercier. Alors qu’historiquement les peuples autochtones se défendaient lorsqu’ils étaient dépossédés de leurs terres ou proposaient de négocier, ce fut au fait la première fois dans l’histoire du Canada, que les Autochtones ont pris position pour sauvegarder leurs tombes sacrées ancestrales face à l’agrandissement d’un terrain de golf, que les peuples autochtones ont nui à la vie quotidienne des non-autochtones. Cela a été très mal vu et a créé une division profonde dans les relations entre les Autochtones et les Québécois.
Marie Emilie a souligné les impacts de la crise d’Oka sur la communauté Kanienkeha’ka de Kahnawake et de Kanesatake, surtout sur les femmes et les enfants qui ont été très traumatisés suite à toutes sortes de violences qu’ils ont subies.
Pour faire face à toutes sortes de destructions que les autochtones ont subies, Marie Émilie a souligné l’importance qu’ils accordent aux enfants et à leur éducation qui passe d'une génération à l'autre à travers la pratique de l’observation, l’écoute intérieure et l’action, la protection de la mère-terre pour les prochaines sept générations, et les sept enseignements sacrés qui sont des valeurs à appliquer pour devenir une meilleure personne (respect, sagesse, vérité, honnêteté, humilité, courage et amour).
Les participants ont contribué activement à la soirée par des questions et des commentaires qui ont enrichi la présentation et Marie Émilie a conclu en disant que la crise d’Oka n’est pas encore réglée et il y a d’autres résistances à travers le pays. Elle a terminé par un message d’espoir en une alliance entre les peuples autochtones et non autochtones, en la jeunesse et en mentionnant que nous devons chercher la vérité et la découvrir ensemble.
Joseph Vumiliya