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La bonne volonté intercommunautaire si manifeste le 30 septembre, lors du pow-wow (page en anglais) des Stoney Nakoda tenu au SLS Centre de Cochrane pour souligner la journée Vérité et réconciliation, me rappelle une histoire de poignée de main et de réconciliation.

Une poignée de main scelle la réconciliation

Le symbole des Nations Stoney Nakoda d'une poignée de main avec un cercle de plumes et un calumet sacré interpelle les relations qui sont fondées sur l’intégrité entre les habitants de la Terre.

La bonne volonté intercommunautaire si manifeste le 30 septembre, lors du pow-wow (page en anglais) des Stoney Nakoda tenu au SLS Centre de Cochrane pour souligner la journée Vérité et réconciliation, me rappelle une histoire de poignée de main et de réconciliation.

Je songe d’abord à la vie et à l’héritage de feu Bill McLean, conseiller et chef de la bande Bearspaw des Stoney Nakoda de 1958 à 1980. Fils du chef Walking Buffalo, un globe-trotteur, il a aussi parcouru le monde en y répandant un message de réconciliation et de guérison dans le cadre de sa participation au Réarmement Moral (RA), que l’on connaît désormais sous le nom d’Initiatives et Changement, ou I&C.

I&C est un mouvement international visant à favoriser la réconciliation entre groupes ethniques, politiques et autres. Cette réconciliation se fonde sur une écoute attentive de la petite voix de Dieu à l’intérieur de soi, ainsi que l’engagement à respecter les impératifs moraux suivants : honnêteté, pureté du cœur, altruisme et amour. Bill voulait que les leaders de sa communauté deviennent eux-mêmes des agents d’un changement positif au lieu de s’enliser dans l’apitoiement de soi, l’amertume et la haine.

D’ailleurs, l’histoire de Bill nous sert d’exemple classique d’un tel changement. À l’âge de six ans, en première année, il a vécu une expérience des plus amères au pensionnat de Morley. Il a ruminé sa colère pendant des années. Bill dit : « Durant tout ce temps, l’amertume et la colère m’ont consumé, surtout envers les Blancs, après tout ce qu’ils nous avaient fait. »

C’est dans cet état d’esprit qu’en 1959, il a accompagné Walking Buffalo à une conférence organisée par le RA sur Mackinac Island, au Michigan. Ils devaient tous les deux participer au tournage de The Crowning Experience, une comédie musicale portant sur la réconciliation. Ce film s’inspirait de la pionnière noire américaine Mary McLeod Bethune, qui s’était débattue contre le racisme durant une grande partie de sa vie.

À cette conférence, Bill partageait une chambre avec un Blanc, notre compère de café, Jack Freebury. Ce dernier n’avait jamais rencontré Bill auparavant, et il n’était pas conscient de ce qu’il ressentait, mais il lui a servi de bouc émissaire.

Lors de cette conférence, Bill a fait la connaissance d’autres gens qui auraient eu raison d’être amers. Cependant, ils parlaient de pardon et de réconciliation. Il a réfléchi à leurs paroles, surtout à deux phrases que Mary McLeod Bethune avait dites en relation au pouvoir guérisseur du pardon dans sa vie :

« Mes yeux se sont ouverts et j’ai alors vu les peuples s’unir sans égard à leur race, à leur statut social, ni à la couleur de leur peau. Participer à cette grande force unificatrice de l’époque a constitué la réalisation phare de ma vie. »

Bill poursuit : « J’ai repensé à mon compagnon de chambre et je me suis dit que je devrais m’excuser de l’avoir détesté. » Malgré son horaire chargé en raison du tournage, Bill a rencontré Jack. Ils se sont mutuellement présenté des excuses et pardonnés. Ils ont scellé leur réconciliation au moyen d’une poignée de main.

Jack m’a raconté que c’est ainsi qu’a commencé la belle amitié de toute une vie l’unissant à Bill. « L’honnêteté de Bill au sujet de sa haine et des raisons la motivant m’a aidé à comprendre pourquoi autant d’Autochtones en veulent aux Blancs. »

Pour ouvrir la porte à la réconciliation, Bill a dit qu’il a dû être honnête avec lui-même. C’était le premier pas à franchir.

Et c’est ainsi que j'interprète le symbole de la poignée de main interraciale échangée avec un cercle de plumes et un calumet. C’est une prière pour la vérité et de la réconciliation, juste comme le nom du jour férié. Nous devons commencer par nous-même.

Warren Harbeck  2022