Notre récent dialogue mensuel des jeunes adultes, qui a eu lieu le 11 mars dernier, a abordé la réalité des Autochtones au Canada. Ce dialogue a été l'occasion pour les participants de poser toutes les questions qu'ils avaient concernant les Autochtones, car peu d'entre nous comprennent vraiment ou sont suffisamment informés des problèmes passés et présents auxquels les Autochtones ont été confrontés et auxquels ils sont encore confrontés à ce jour.
Notre facilitatrice de cette rencontre était Marie Émilie Lacroix, une Innue originaire de Mashteuiatsh, au Québec, qui vit sur la Rive-Sud de la ville de Québec. Le premier sujet qui a été abordé dans ce dialogue concernait le logement. Mme Lacroix a expliqué à quel point il est difficile pour les Autochtones de posséder ou même de construire leur propre maison, puisque toutes les maisons dans les réserves appartiennent au gouvernement et que la seule façon pour une personne Autochtone de pouvoir s'offrir sa propre maison est d'avoir une belle profession assortie d'un très bon salaire.
Elle a également abordé un sujet qui était très surprenant et vraiment troublant à entendre. La situation est celle d'un petit village autochtone nommé Kitcisakik qui, pendant 40 ans et jusqu'à aujourd'hui, n'a malheureusement pas d'accès à l'eau ni à l'électricité pour le simple fait qu'il n'a jamais voulu être soumis aux règles et règlements gouvernementaux qui lui étaient imposés. Par conséquent, les habitants de ce village ont été punis en étant privés de besoins humains fondamentaux tels que l'accès à l'eau potable. Dans un pays économiquement avancé comme le Canada, de telles situations ne devraient jamais se produire.
Elle a élargi la conversation en abordant les raisons pour lesquelles le gouvernement gagnerait à expulser les peuples autochtones de leurs territoires. Elle a poursuivi en mentionnant les cartes que le gouvernement délivre pour valider que les gens sont vraiment autochtones et qu'ils vivent dans les réserves; la vie quotidienne à l'intérieur des réserves et les mythes qui les entourent; la façon dont les enfants autochtones ont été forcés de fréquenter des pensionnats très loin de leur foyer et de leur famille, etc.
Après cela, nous avons parlé de la colonisation. Elle a exposé les 3 étapes que chaque colonisateur utilise pour soumettre un peuple qui sont : 1) trouver une faille dans leur société, 2) mettre leurs traditions de côté pour les faire suivre le nouveau maître, 3) puis enfin se séparer pour conquérir en brisant les familles et les communautés de l'intérieur. En tentant de « civiliser » les Autochtones, les colonisateurs ont brisé les familles, volé des terres et adopté des lois qui restreignaient l'utilisation des terres et des plans d'eau et interdisaient aux Autochtones de perpétuer leurs coutumes et leurs traditions.
Tout au long du dialogue, il y a eu beaucoup d'écoute et d'apprentissage de ce que Mme Lacroix a partagé, car l'information qu'elle a partagée était nouvelle pour la plupart des participants à la rencontre. À la fin du dialogue, les participants se sont engagés à faire individuellement plus de recherches afin de mieux comprendre la réalité passée et présente du point de vue des autochtones, puis à se réunir à nouveau à l'avenir pour avoir une autre conversation ouverte sur le sujet.
Aimable Kalinijabo